Violences faites aux femmes : des clés pour comprendre et agir
Vendredi 13 décembre,
Les étudiants de 3ᵉ année ES du centre de formation Saint-Honoré ont participé à un cours animé par Mme Ghada Hatem, fervente défenseuse des droits des femmes et médecin gynécologue de formation. En 2016, elle a fondé la Maison des Femmes, première structure en France offrant une prise en charge globale des femmes victimes de violences.
Son témoignage a permis à nos étudiants d’acquérir des outils essentiels pour repérer et prendre en charge les violences sexistes et sexuelles (VSS), une base indispensable pour leur futur travail dans le secteur social.
Un contexte alarmant : des chiffres qui interpellent
La violence envers les femmes touche tous les pays, tous les âges, toutes les cultures et tous les milieux sociaux. En France, les statistiques restent alarmantes :
- 10 % des femmes sont victimes de violences conjugales.
- 94 000 femmes sont victimes de viols chaque année.
- Seulement 18 % des victimes osent porter plainte.
Ces chiffres soulignent la nécessité d’une réflexion approfondie et d’actions concrètes pour prévenir ces violences et soutenir les victimes.
Traditions et pratiques néfastes : une violence institutionnalisée
En remontant aux origines de ces violences, on peut mieux comprendre leurs mécanismes. À travers le concept de la « valence des sexes », Mme Hatem a expliqué comment ces violences trouvent leur source dans une construction sociale valorisant le sexe masculin au détriment du sexe féminin.
Ce modèle de « virilité toxique » impose des comportements dominants aux garçons et marginalise ceux qui s’en écartent. Alimentée par des stéréotypes de genre et des pratiques discriminatoires, cette dynamique contribue à perpétuer les inégalités et les violences faites aux femmes.
Les mécanismes et conséquences des violences
Le cours a également permis d’éclairer les stratégies des agresseurs, souvent similaires à celles observées dans les dynamiques sectaires :
- Choisir et séduire,
- Isoler la victime,
- La dévaloriser et l’humilier,
- L’insécuriser et la terrifier,
- Inverser la responsabilité,
- Verrouiller le secret.
Nos étudiants ont appris à reconnaître les signes d’alerte et à se préparer à adopter une posture préventive dans leur pratique professionnelle.
Des solutions pour prévenir, repérer, sanctionner et accompagner
En novembre 2024, un rapport sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) a proposé 15 recommandations majeures :
- Prévenir : sensibilisation, création d’un label « Agir contre les VSS », formations obligatoires.
- Repérer : généralisation des structures d’écoute et de signalement.
- Sanctionner : création de pôles spécialisés et enquêtes internes.
- Accompagner : mise en place d’aides juridiques et de soins psychologiques.
Le cours a ainsi appelé les futurs professionnels à devenir des acteurs du changement, capables non seulement d’aider les victimes, mais aussi de travailler à la responsabilisation et à la réparation des agresseurs.
Une perspective d’espoir
Les outils présentés par Mme Ghada Hatem auront permis aux étudiants de mieux comprendre les enjeux des violences faites aux femmes et les moyens d’agir. En tant que futurs éducateurs spécialisés, ils joueront un rôle essentiel dans la prévention, l’éducation et l’accompagnement des victimes.
